Lucas Brivadis et la théorie du contrôle des systèmes dynamiques
Lucas Brivadis a rejoint en 2022 le Laboratoire des Signaux et Systèmes (L2S - CNRS/CentraleSupélec/Université Paris-Saclay) en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Lucas Brivadis : Je travaille dans le domaine de la théorie du contrôle des systèmes dynamiques. J'étudie des algorithmes appelés « observateurs », qui permettent d'estimer au cours du temps l'état d'un système à partir de mesures partielles et d'un modèle d’évolution. Je cherche également à développer des lois de commande qui permettent de contrôler l'état du système, par exemple pour le stabiliser en un point de fonctionnement.
Plus précisément, je m'intéresse au couplage de ces deux problématiques, c'est-à-dire à l'utilisation pour la commande de l'estimation de l'état fournie par un observateur. Il s'agit d'une problématique ancienne de l'automatique, qui présente des difficultés mathématiques riches que des outils récents permettent de mieux aborder. Les modèles que j'étudie permettent de représenter des systèmes non-linéaires et de dimension infinie. Les observateurs et lois de commande résultant de mon travail peuvent être utilisés dans des domaines très variés, avec des applications par exemple en génie des procédés et en neurosciences.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
L.B. : Après une formation d'ingénieur à l'École centrale de Lyon avec une spécialisation en mathématiques appliquées, j'ai réalisé un doctorat en automatique à l'Université Lyon 1 au sein du Laboratoire d'Automatique, de Génie des Procédés et de Génie Pharmaceutique (LAGEPP). Durant ma thèse, j'ai travaillé sur des problématiques liées à la synthèse d'observateurs et à la stabilisation par retour de sortie. J'ai ensuite effectué une année de post-doctorat au L2S durant laquelle j'ai développé des méthodes de contrôle adaptatif pour les neurosciences.
Ce qui m'a attiré au CNRS, c'est la liberté de recherche qu'offre l'institution à ses chercheurs. Nous sommes libres de définir les problématiques sur lesquelles nous souhaitons travailler, ce qui me semble indispensable à une recherche de qualité.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?
L.B. : Je suis attiré par les mathématiques et la recherche depuis le lycée. Je me suis d'abord spécialisé en mathématiques appliquées durant ma formation d'ingénieur. C'est par hasard, par le biais d'un stage de recherche, que j'ai découvert l'automatique. J'y ai retrouvé les outils mathématiques que j'aimais manipuler, et j'en ai découvert de nouveaux. J'ai donc véritablement commencé à me former à l'automatique à partir de ma thèse.