Michele Orrù : cryptographie et sécurité informatique
Michele Orrù a rejoint le Laboratoire LIP6 (CNRS/Sorbonne Université) en 2022 en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Michele Orrù : Mes domaines d'expertise sont la cryptographie et la sécurité informatique. Mon objectif ultime est de construire les schémas d'authentification efficaces qui préservent l'anonymat de leurs utilisateurs. Je m'occupe particulièrement de “zero-knowledge proofs” et de transactions anonymes. Pour cela, j'emploie des outils de la théorie de la complexité, de l'algèbre des corps finis, et du génie logiciel.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
M.O. : Après avoir obtenu mon master à l'Université de Trento, en Italie, en mathématiques (cryptographie et théorie des codes), j'ai intégré le département d'informatique de l'École Normale Supérieure en tant que doctorant. J'ai pu, ainsi, apprendre des signatures numériques, des zero-knowledge proofs, et également la langue française! Suite à quelques expériences à l'étranger, tels qu’un stage chez Google à New York et un postdoctorat à l’Université de Californie à Berkeley, j'ai décidé de revenir au CNRS.
J'ai choisi le CNRS parce que j'étais convaincu du pouvoir qu’a la recherche publique sur notre société, et je veux contribuer à cet impact. En particulier, je souhaite limiter la collecte en masse de données personnelles, et le CNRS offre un positionnement neutre au service du public.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?
M.O. : Ma carrière professionnelle s'est développée assez naturellement. Avant mes études supérieures, j'étais déjà très curieux et passionné par les sciences : j'adorais détourner les objets et les démonter pour voir l'intérieur. Ayant grandi dans un petit village de province dans le sud de l’Italie, les mathématiques et l'informatique m’ont toujours parues plus facilement accessibles économiquement par rapport aux autres sciences naturelles.
En tant qu’adolescent, je passais beaucoup de temps sur les canaux IRC avec la communauté de hackers qui s'occupait d'anonymat et de lancement d’alerte. C'est grâce à eux que j'ai appris l'existence de la cryptographie et des codes, et que j'ai décidé de poursuivre un parcours supérieur. Pendant ma licence, j'ai participé à un Google summer of code (GSoC) portant sur le sujet d'anonymat avec le projet Tor, ainsi que co-fondé une ONG qui s'occupe de la protection des droits et des libertés individuelles dans un monde connecté. Cela m'a aidé à choisir mon domaine de spécialisation.