Serge Kas Hanna : une chaire de professeur junior sur le stockage sur ADN
Serge Kas Hanna vient de faire son entrée au Laboratoire d’informatique, signaux et systèmes de Sophia Antipolis (I3S - CNRS/Université Côte d’Azur), sur une chaire de professeur junior. Ce contrat est centré autour du stockage de données sur ADN synthétique, un domaine dans lequel Serge Kas Hanna a déjà fourni des outils pour détecter et corriger des erreurs.
C’est un globe-trotter de la recherche qui a rejoint le laboratoire I3S. Né au Liban, Serge Kas Hanna y a suivi sa scolarité jusqu’à l’obtention de son master et de son diplôme d’ingénieur. En 2015, il est parti aux États-Unis pour passer son doctorat à l’université Rutgers et à l’Institut de technologies de l’Illinois. Il poursuit ensuite son travail à l'international, à l’université technique de Munich en Allemagne, puis à l’université d’Aalto en Finlande.
Au 1er novembre 2023, Serge Kas Hanna a donc démarré sa Chaire de professeur junior (CPJ) à l’I3S, prévue pour une durée de cinq ans. Le chercheur étudie la théorie du codage et de l’information. Il utilise ces disciplines pour garantir la fiabilité des données dans les systèmes de communication et de stockage, ainsi que pour développer des systèmes de communication à basse latence. « Ma principale contribution scientifique concerne la correction des insertions et suppressions accidentelles dans des données numériques, explique Serge Kas Hanna. Ces résultats s’appliquent à la synchronisation de fichiers et au stockage de données sur ADN synthétique. »
C’est pour travailler sur ce thème d’avenir que Serge Kas Hanna a rejoint l’I3S, qui héberge une équipe spécialisée sur ce sujet. Le stockage de données sur ADN intéresse pour sa capacité exceptionnelle à emmagasiner de grandes quantités d’informations de manière durable, compacte et à faible coût énergétique. Il s’inspire pour cela de notre ADN, qui parvient à conserver, à volume égal, un milliard de fois plus d’informations qu’un disque dur. Dans les bonnes conditions, l’ADN peut de plus se maintenir sur des temps bien supérieurs à la durée de vie des composants informatiques
Serge Kas Hanna s’occupera d’assurer la fiabilité de ces systèmes de stockage d’ADN synthétique, grâce à la détection et la correction d’erreurs qui apparaissent lors de l’encodage et du décodage des données. L’information doit en effet alterner entre des représentations sous un format binaire et sous un format de code génétique, où le 0 et le 1 sont remplacés par les quatre bases chimiques qui composent l’ADN.
Avec sa riche activité de recherche, Serge Kas Hanna s’intéresse également à l’intelligence artificielle. Il a notamment travaillé sur l’apprentissage fédéré. Cette approche décentralisée se distingue par un entraînement des algorithmes en plusieurs sessions indépendantes, à partir de données locales. Comme ces dernières n’ont pas besoin d’être acheminées sur un grand serveur pour y être traitées, l’apprentissage fédéré offre d’importantes garanties sur la confidentialité des données. La technique intéresse donc les applications dans le domaine de défense ou encore du biomédical, mais le stockage de données sur ADN est le sujet principal du projet de recherche de la chaire de professeur junior de Serge Kas Hanna.