Terra Numerica : un consortium académique pour diffuser les sciences informatiques

Issu d’une collaboration entre le CNRS, Inria et l’Université Côte d’Azur, le consortium scientifique Terra Numerica organise des ateliers et des conférences sur les sciences numériques. Le projet s’adresse aussi bien aux écoliers qu’aux adultes, avec l’encadrement de chercheurs et chercheuses ou en autonomie pour le corps enseignant.

Avec près de 380 évènements organisés rien qu’en 2023, Terra Numerica accroît avec brio le capital de compétences numériques des élèves et des citoyens. Le projet, fondé par le CNRS, Inria et l’Université Côte d’Azur, regroupe un grand nombre de partenaires, dont l’Éducation nationale, des associations et des entreprises. Il s’est d’abord concentré autour de l’académie de Nice, qui englobe aussi bien les Alpes-Maritimes que le Var. Terra Numerica touche à présent toute la région Provence-Alpes-Côte d’Azur et a mené des opérations dans diverses villes de France.

« Scolaires, enseignants, entreprises et grand public : nous voulons montrer au plus grand nombre comment le numérique fonctionne et les sensibiliser aux enjeux scientifiques, sociaux, éthiques et environnementaux qui s’y rattachent, explique Dorian Mazauric, chargé de recherche Inria au centre Inria d’Université Côte d’Azur. Nous souhaitons également épauler les élèves en difficulté et susciter des vocations chez les filles et les garçons. »

Depuis 2018, plus de 25 000 élèves, 4 000 enseignants et 60 000 citoyens ont bénéficié des ateliers, stages et conférences offerts par Terra Numerica. Le projet, qui dispose d’une chaîne YouTube, propose en effet une bonne centaine d’ateliers couvrant tous les niveaux scolaires, voire universitaires. Terra Numerica propose également des formations et du suivi de projet d’initiation à la recherche.

Terra Numerica vise à sensibiliser les citoyens et futurs citoyens au numérique et à ses enjeux.
Dorian Mazauric, chargé de recherche Inria au centre Inria d’Université Côte d’Azur

« Nous voulons amener les gens vers la science comme on les amènerait vers la lecture, explique Frédéric Havet, directeur de recherche CNRS au Laboratoire d’informatique, signaux et systèmes de Sophia Antipolis (I3S – CNRS/Université Côte d’Azur). Tout comme on n’a pas besoin d’être capable d’écrire un roman ou de dessiner une BD pour aimer lire, on n’a pas besoin d’être chercheur pour s’intéresser aux sciences et y prendre du plaisir. »

Terra Numerica intervient en extérieur, comme dans les écoles, mais possède également 500 m² de locaux à Sophia Antipolis, mis à disposition par la mairie de Valbonne. Le lieu accueille des scolaires comme le grand public, tandis que les enseignants s’y voient proposer des ateliers qu’ils peuvent mener en classe et en autonomie. Terra Numerica prête même du matériel sous forme de mallettes pédagogiques.

Ces locaux permettent aussi au consortium de pérenniser et de mutualiser les ateliers. Certains sont trop lourds et complexes pour être transportés sur des manifestations ponctuelles d’une heure ou deux, comme la maquette de ville numérique ou le réseau de trains. Des groupes de travail aident les chercheurs et chercheuses, souvent déjà expérimentés en médiation scientifique, à créer ou améliorer ces activités.

Nous voulons montrer les sciences numériques telles que nous les voyons avec nos yeux de chercheurs, comme quelque chose d’aussi passionnant qu’amusant.
Frédéric Havet, directeur de recherche CNRS à l'I3S

Un atelier comprend par exemple un pendule inversé installé sur rail, qu’il faut déplacer afin que le pendule monte à la verticale et reste dans cette position. En plus des approches de commande en boucle fermée classiques (un algorithme de commande est construit a priori en s’appuyant sur le modèle dynamique du système), cet atelier fait appel à des approches sans modèle d’intelligence artificielle (algorithmes d’apprentissage du comportement du système). Certains équipements sont également multitâches, comme un écran sphérique utilisé pour des ateliers allant du CM1 au master.

Plus surprenant, de nombreuses activités s’y déroulent sans ordinateur. « Ce choix fondamental permet de montrer que la programmation n’est qu’une étape du processus, insiste Frédéric Havet. Elle n’intervient qu’après toute une réflexion sur les stratégies possibles pour résoudre un problème. Certains élèves sont de plus intimidés par les ordinateurs, d’autres ont besoin de bouger et de manipuler pour apprendre. Faire intervenir les machines dans un second temps est alors plus efficace. » Un témoignage supplémentaire de la richesse des activités proposées par Terra Numerica.

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Contact

Dorian Mazauric
Chargé de recherche Inria au Centre Inria d'Université Côte d'Azur
Frédéric Havet
Directeur de recherche CNRS à l'I3S