Hoeteck Wee, ERC Starting Grant 2014
Hoeteck Wee, chercheur CNRS au sein du Département d’Informatique de l’École Normale Supérieure (DI ENS, CNRS/ENS/Inria) a obtenu une ERC Starting Grant pour son projet autour du chiffrement fonctionnel.
Après des études au Massachusetts Institute of Technology (MIT), un doctorat à l’Université de Californie à Berkeley, et un post-doctorat à l’Université Columbia, Hoeteck Wee a rejoint le CNRS en 2013. Ses recherches portent sur la cryptographie, et plus largement sur la sécurité informatique. Ses travaux visent globalement à relever les nouveaux défis posés par les masses de données et Internet en termes de cryptographie.
Il travaille notamment sur des méthodes permettant le chiffrement des données tout en ayant un contrôle des accès et des calculs, ce qui est nécessaire pour protéger de grands volumes de données. Il étudie également des mécanismes de protection prouvables des protocoles cryptographiques comme SSL / TLS contre des attaques coordonnées complexes sur Internet.
Avec l’ERC Starting Grant, Hoeteck Wee souhaite faire avancer ses travaux de recherche sur le premier challenge évoqué, la protection des données. Actuellement, les utilisateurs et les organisations stockent une quantité considérable de données sensibles dans le Cloud, ce qui implique une certaine perte de contrôle sur ces données. Celles-ci, stockées à distance, deviennent potentiellement vulnérables à des tiers malveillants, ce qui pose un problème évident de sécurité. Il semble aujourd’hui nécessaire de chiffrer les données stockées à distance.
Le chiffrement fonctionnel est une nouvelle approche du chiffrement à clé publique qui permet de conserver un contrôle précis de l’accès et la possibilité de calculs sélectifs sur des données chiffrées, ce qui est nécessaire pour protéger de grands volumes de données stockées dans le Cloud.
Le chiffrement fonctionnel permet également d’effectuer des recherches d’une manière qui préserve les informations relatives aux données privées, c’est-à-dire que seul le résultat des calculs autorisés peut-être rendu public et non pas les données d’entrée de ces calculs. Ce dispositif permet d’assurer la sécurité des utilisateurs sans compromettre les libertés civiles et la vie privée de chacun.
Les objectifs de son projet, baptisé aSCEND (Secure Computation on Encrypted Data), sont de concevoir un système de chiffrement fonctionnel, efficace et viable, de parvenir à une meilleure compréhension des schémas de chiffrement fonctionnel, et de repousser les limites de la connaissance dans ce domaine. Sa vision à long terme serait de généraliser l’utilisation du chiffrement fonctionnel pour sécuriser les données et les calculs, tout comme le chiffrement à clé publique permet aujourd’hui de sécuriser les communications.