La médaille de cristal de Francis Hulin-Hubard pour la gestion des infrastructures de recherche

Les laboratoires d’informatique disposent généralement d’infrastructures propres en calcul, réseau et autres, réparties entre les chercheurs. Francis Hulin-Hubard s’occupe de l’équipe traitant de ces questions au LIP6, où il est ingénieur de recherche CNRS et directeur technique. À ce titre, il accompagne les choix de la direction touchant aux infrastructures informatiques.

« Nous sélectionnons le matériel et gérons les infrastructures selon les besoins des chercheurs en prêtant une attention particulière à la qualité des services rendus, sans oublier le coût humain et financier, détaille Francis Hulin-Hubard. Avec mon équipe, nous trouvons également des leviers et des sources de financement pour y parvenir. » Il répond ainsi à des appels d’offres et développe de nouveaux services pour les partenaires du laboratoire, ce qui finance entre autres une partie de la maintenance des équipements. L’efficacité avec laquelle il s’acquitte de ses tâches lui vaut de recevoir la médaille de cristal du CNRS.

Les infrastructures d’un laboratoire d’informatique prennent diverses formes. « Nous avons des clusters de calcul de proximité, qui font le lien entre les équipes et les calculateurs nationaux plus puissants, prend comme exemple Francis Hulin-Hubard. Les codes sont mis au point et testés sur ces équipements locaux, pour préparer nos algorithmes à passer le plus efficacement possible sur les machines nationales. Mais je ne suis pas expert en calcul scientifique, j’ai juste la chance de travailler avec une équipe compétente. » Le groupe s’occupe également des plateformes de virtualisation, qui permettent d’exécuter plusieurs systèmes d’exploitation sur un même appareil et de mobiliser des ressources en fonction des besoins.

Avec une dizaine de personnes dans son service, Francis Hulin-Hubard s’occupe également de la mutualisation et de la rationalisation des structures informatiques. « Nous devons par exemple peser le pour et le contre de la mutualisation de services, tels que la messagerie électronique ou les services réseaux, sans réduire la qualité des prestations offertes », poursuit-il.

À l’origine, Francis Hulin-Hubard est plus particulièrement spécialisé dans la sécurité des systèmes et s’enthousiasme à la simple idée de concevoir des firewalls et d’organiser l’architecture de systèmes d’information pour les protéger. Il met ses compétences au service du LIP6 au sein de son équipe.

C’est la passion de l’informatique qui l’a mené jusqu’au CNRS. Fasciné depuis tout petit par l’informatique, mais n’ayant alors pas d’ordinateur, Francis Hulin-Hubard a appris à programmer sur le papier en dévorant des livres.

Il a ensuite sécurisé des sites internet et a effectué un stage au service informatique de l’Université de Caen, bien qu’armé d’un bac +2 en génie mécanique et en productique. « On m’a dit que j’avais de bonnes aptitudes et que je devrais passer des concours, se souvient Francis Hulin-Hubard. Le CNRS m’a offert une chance avec un premier poste au laboratoire Kastler Brossel (LKB - CNRS/Sorbonne Université/ENS Paris/Collège de France). On m’a donné les moyens de monter les infrastructures que je proposais, et j’ai rapidement gagné en responsabilités. Le CNRS est une structure ouverte, qui m’a permis de progresser tout au long de ma carrière. Le Cristal est pour moi une belle reconnaissance. »

Très honoré par cette récompense, Francis Hulin-Hubard y voit l’heureuse confirmation qu’il ne s’était pas trompé en bifurquant vers l’informatique et le monde de la recherche. Il participe d’ailleurs depuis plusieurs années à certains travaux de recherche, comme la suite logicielle CosyVerif ou le Model Checking Contest.