Julien Gori, la conception et l’utilisation d’interfaces entre utilisateurs et systèmes informatiques
Julien Gori a rejoint l'Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR - CNRS/Sorbonne Université) en 2021 en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Julien Gori : Je travaille en interaction humain machine (IHM), un domaine de recherche qui traite de la conception et l’utilisation d’interfaces entre des utilisateurs et des systèmes informatiques.
Je m’intéresse plus particulièrement à des questions de modélisation d’utilisateurs : l’élaboration de modèles computationnels qui décrivent comment les humains effectuent certaines tâches. Pendant ma thèse, j’ai essentiellement travaillé sur des problèmes de modélisation de certains mouvements. Je travaille aussi sur l'exploitation de ces modèles computationnels pour la conception d’interfaces intelligentes, c’est-à-dire des interfaces qui prennent en compte un modèle d’utilisateur dans leur mode de fonctionnement.
Un thème central dans mon projet de recherche est la notion d’adaptation dans le contexte d’interfaces intelligentes : aussi bien l’utilisateur que l’interface intelligente s’adaptent à l’autre ; c’est quelque chose qu’il faut comprendre, caractériser, et dont l’interface doit rendre compte in fine.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
J. G. : Avant d’entrer au CNRS, j’ai fait une thèse sur la « Modélisation du compromis vitesse-précision à l’aide des outils de la théorie de l’information. » à Télécom Paris, de 2015 à 2018. J’ai ensuite effectué 15 mois de post-doctorat à l’Université de Paris-Saclay puis un an de post-doctorat à l’Université d’Aalto, en Finlande. Pendant ces deux post-doctorats, j’ai progressivement élargi mon champ de travail, en incluant des questions liées à la conception d’interfaces.
J’ai choisi le CNRS afin d’avoir la possibilité de développer mon propre programme de recherche, et ce dans un environnement stable mais surtout serein, où la vision « court-termiste » ne prime pas forcément.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?
J. G. : À vrai dire, je n’aurais jamais imaginé faire de l’informatique étant jeune. Mon attrait a toujours été vers le côté pratique de la physique ; j’ai d’ailleurs intégré le département de physique appliquée de l’ENS Cachan en 2011. Mais, l’informatique ayant infiltré tous les domaines, j’y ai été exposé progressivement.
Je me suis spécialisé en 2015 en télécommunications, parce que j’avais apprécié particulièrement mes cours de traitement du signal. Pendant ma thèse, j’ai appliqué des outils de la théorie de l’information, classique en télécommunications, à des problématiques de modélisation du mouvement. L’application principale de ce modèle était en IHM, un domaine de l’informatique : cette fois j’étais tombé dans l’informatique pour de bon.