Des travaux sur les failles du vote électronique primés à la conférence E-Vote-ID
Une équipe de chercheurs académiques et privés, comprenant deux membres du Laboratoire d’Automatique, de Mécanique et d’Informatique Industrielles et Humaines (LAMIH - CNRS/Université Polytechnique Hauts-de-France), a démontré l’existence de plusieurs failles dans certains systèmes de vote électronique utilisés en France. La solidité de leurs preuves a été confirmée par la seule conférence entièrement dédiée au vote électronique, qui leur a décerné le prix du meilleur article.
Fondement essentiel de la démocratie, le vote se déroule de plus en plus souvent sous forme électronique et/ou en ligne. Cette tendance s’accompagne d’inquiétudes sur la sécurité et la fiabilité des méthodes employées. Enka Blanchard, chargée de recherche CNRS au LAMIH, s’est d’abord intéressée à la vérifiabilité des votes papier, puis a ajouté une autre corde à son arc en étudiant le vote électronique. Elle explore également des problématiques liant géographie et handicap, où elle réutilise parfois certaines de ces méthodes.
« Une question se pose depuis longtemps : comment concilier le secret du vote et la garantie que personne n’a triché, résume Enka Blanchard. Pour le vote papier, des représentants des différents partis surveillent la totalité du scrutin et les bulletins sont comptés par plusieurs personnes à la fois. Ces systèmes résistent car il faudrait corrompre plusieurs agents dans tous les bureaux, tandis qu’une seule faille suffit à truquer massivement un vote électronique. »
Avec Antoine Gallais du LAMIH, Emmanuel Leblond de la société SCILLE SAS, Djohar Sidhoum-Rahal de l’OMIJ1 et Juliette Walter de l’entreprise Unite Live, Enka Blanchard a reçu le prix du meilleur article2 en sécurité, utilisabilité et questions techniques, lors de la septième conférence E-Vote-ID, qui s’est tenue du 4 au 7 octobre 2022.