Marie Fortin : logique et théorie des automates

Institutionnel Informatique

Marie Fortin a rejoint en 2022 l’Institut de Recherche en Informatique Fondamentale (IRIF - CNRS/Université Paris Cité) en tant que chargée de recherche CNRS.

Quel est votre domaine de recherche ?

Marie Fortin : Je travaille dans le domaine de la logique et de la théorie des automates. Une des motivations pour étudier ces objets vient du domaine de la vérification formelle. Il s’agit de développer des techniques mathématiques permettant de garantir qu’un système informatique est « correct » – par exemple, qu’un programme ne contient pas de bugs et calcule bien ce qu’on attend. Les automates sont des modèles de calcul qui, dans ce contexte, permettent de représenter le comportement d’un système. En complément, la spécification du système peut par exemple être formalisée par une formule logique. L’objectif est alors de développer des algorithmes permettant de vérifier automatiquement que le modèle du système respecte bien sa spécification. Au-delà des problèmes de vérification eux-mêmes, je m’intéresse aussi à comprendre les propriétés fondamentales des formalismes que l’on manipule, comme leur expressivité.

Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?

M.F. : J’ai fait mes études à l’ENS Cachan (maintenant ENS Paris-Saclay), où j’ai pu découvrir un peu le monde de la recherche au travers de plusieurs stages. Je suis restée à l’ENS Paris-Saclay pour ma thèse, encadrée par Paul Gastin, professeur à l'ENS Paris-Saclay et Benedikt Bollig, directeur de recherche au CNRS au Laboratoire Spécification et Vérification (LSV), devenu aujourd'hui Laboratoire Méthodes Formelles (LMF - CNRS/ENS Paris-Saclay/Université Paris-Saclay). J’ai ensuite fait un postdoc à l’Université de Liverpool, avec Frank Wolter, Boris Konev et Martin Zimmermann. J’ai toujours vu le CNRS comme un environnement idéal pour faire de la recherche, offrant une grande liberté pour poursuivre les sujets qui me passionnent.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?

M.F. : J’ai grandi entourée par les mathématiques et l’informatique : mon père, ma mère et un de mes frères sont professeurs de mathématiques et un autre de mes frères est développeur indépendant de jeux vidéo. J’ai donc évidemment été influencée par cet environnement : j’avais envie de comprendre enfin de quoi ils parlaient ! Au début, c’était surtout les maths qui m’intéressaient, et j’avais l’impression que l’informatique était réservée à ceux qui comme mes frères étaient passionnés par la programmation et les ordinateurs depuis tout petits, ce qui n’était pas particulièrement mon cas. J’ai commencé l’informatique en prépa, et j’ai apprécié ce qu’on faisait, mais il y avait relativement peu d’heures de cours. C’est en entrant au département informatique de l’ENS Cachan (un peu par hasard : j’avais essayé les concours dans les deux filières, et c’est en informatique que j’ai été prise) que je me suis rendue compte que l’informatique fondamentale combinait tout ce que j’appréciais dans l’informatique et les mathématiques. Je me rappelle d’un professeur qui lors de la journée portes ouvertes nous a dit « Si vous aimez les maths, faites de l’informatique ! » : dans mon cas, il avait raison !

Contact

Marie Fortin
Chargée de recherche CNRS à l'IRIF