Trois projets issus des laboratoires de CNRS Sciences informatiques récompensés par le prix science ouverte du logiciel libre
Sur les huit logiciels récompensés par le prix Science ouverte du logiciel libre de la recherche, délivré par le Ministère de l’Enseignement supérieur et de la Recherche, trois sont issus des laboratoires rattachés à CNRS Sciences informatiques.
Le prix Science ouverte du logiciel libre de la recherche récompense les projets et équipes de recherche qui œuvrent au développement et à la diffusion des logiciels libres contribuant à la construction d’un bien commun de première importance. Pour cette deuxième édition, les prix ont été attribués sur décision d’un jury d’experts présidé par Sandrine Blazy, professeure à l’Université de Rennes et directrice adjointe de l’Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA - CNRS/Université de Rennes), récompensée de la médaille d’argent du CNRS 2023.
Sur les huit projets récompensés cette année, trois sont issus des laboratoires rattachés à CNRS Sciences informatiques :
Brian
Lauréat de la catégorie "documentation", le logiciel libre Brian est un simulateur de réseaux de neurones biologiques à impulsions. Il est conçu pour être facile d'apprentissage et d'utilisation, flexible et facilement extensible. Les neuroscientifiques écrivent leur modèle dans un langage de haut niveau (Python) avec une syntaxe simple basée sur des équations mathématiques et des unités physiques. En coulisses, Brian convertit ce code de haut niveau en un code efficace de bas niveau pour exécuter la simulation. Le logiciel permet donc aux utilisateurs de décrire naturellement des modèles sans sacrifier l'efficacité du calcul. Dans les 15 ans suivant la distribution de sa première version, le logiciel est devenu phare dans son domaine et a été utilisé par des équipes internationales pour mener des centaines d’études scientifiques.
Le développement initial a débuté en 2007 à l’École Normale Supérieure, s’étendant ensuite à l’Institut de la Vision (CNRS/Inserm/Sorbonne Université), et actuellement à l’Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR - CNRS/Sorbonne Université). Le développement est piloté par Marcel Stimberg, ingénieur de recherche Sorbonne Université, et Romain Brette, directeur de recherche Inserm, en collaboration avec Dan Goodman (Imperial College of London).
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NoiseCapture
Développé initialement dans le cadre du projet européen ENERGIC-OD, NoiseCapture est un projet de science participative qui associe des spécialistes en acoustique environnementale et des spécialistes en sciences de l’information géographique. Espoir de la catégorie « Communauté », NoiseCapture est une application pour smartphone qui permet à tous de réaliser des mesures sonores et de les partager. Exploitant des algorithmes de traitement du signal et des techniques d’analyses spatiales, l’application calcule des indicateurs acoustiques lors des déplacements de l’utilisateur. Ces indicateurs géolocalisés sont ensuite reversés anonymement dans une base de données pour élaborer des cartes de bruit au plus près de la réalité, avec un maillage extrêmement dense. Ces cartes de bruit peuvent ensuite être utilisées par les collectivités afin de mettre en place des plans d’actions ciblés, pour préserver ou améliorer la qualité des environnements sonores urbains. NoiseCapture est également mobilisé pour impliquer le citoyen dans la maîtrise et la connaissance de son territoire à l’image du projet ANR SonoRezé.
Le projet NoiseCapture est porté par Erwan Bocher, directeur de recherche CNRS au Laboratoire des Sciences et Techniques de l'Information, de la Communication et de la Connaissance (Lab-STICC - ENIB/ENSTA Bretagne/IMT Atlantique/Université de Bretagne Occidentale/Université Bretagne Sud/CNRS) et Judicaël Picaut, directeur de recherche à l'Unité mixte de recherche en acoustique environnementale (UMRAE - Université Gustave Eiffel/Cerema).
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Smilei
Lauréat de la catégorie « Scientifique et technique », Smilei est un outil de simulation pour la physique des plasmas chauds sur superordinateurs avec de nombreuses applications en physique. Développé depuis 2014, le logiciel est un code haute-performance issu d'une collaboration étroite entre plusieurs communautés de physiciens (physique des plasmas, interaction laser-matière, physique des particules, astrophysique, physique spatiale) et des experts en calcul haute-performance.
Le projet Smilei est porté par la Maison de la simulation (MdlS - CNRS/CEA/Université Paris-Saclay/Université de Versailles Saint-Quentin), avec l’Institut du développement et des ressources en informatique scientifique (IDRIS - CNRS) comme partenaire.