Mathilde Legrand Lestoille et la robotique de réhabilitation
Mathilde Legrand Lestoille a rejoint en 2023 le laboratoire Grenoble image, parole, signal, automatique (GIPSA-lab - CNRS/Université Grenoble Alpes) en tant que chargée de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Mathilde Legrand Lestoille : Je travaille dans la robotique de réhabilitation. Ma recherche utilise la connaissance et l'étude du mouvement humain pour le contrôle de robot de réhabilitation (prothèse, exosquelette, bras robotique, etc.). Un premier volet de ma recherche consiste à développer des outils pour évaluer le geste pathologique (après un AVC par exemple) à partir de méthodes de génération de mouvement. J'utilise ensuite cette évaluation pour contrôler des robots de réhabilitation. Dans un second volet, je prévois de concevoir un robot modulable, en utilisant la robotique souple par exemple, qui puisse accompagner la rééducation du mouvement tout au long du parcours de réhabilitation du patient.
Qu'avez-vous fait avant d'entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
M.L.L. : Avant d'entrer au CNRS, j'ai suivi un parcours académique assez classique. Après une thèse à Sorbonne Université, au sein de l'Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR - CNRS/Sorbonne Université), je suis partie en post-doctorat à l'ETH Zürich, tout en collaborant étroitement avec le Lake Lucern Institute. J'ai ensuite candidaté au CNRS, suite aux conseils et encouragements de mes directeurs de thèse et d'autres scientifiques de la communauté robotique française.
J'ai choisi le CNRS car il apporte un environnement de recherche tout à fait unique en Europe, dans lequel la collaboration entre chercheurs et entre laboratoires, ainsi que le rôle de la communauté scientifique sont primordiaux. Le CNRS offre également la possibilité d'avoir un poste permanent assez jeune, ce qui permet de se lancer dans des projets ambitieux (et dans une vie de famille) sans avoir à s'inquiéter du poste suivant.
Qu'est-ce qui vous a amené à faire des sciences informatiques ?
M.L.L. : Je suis arrivée dans les sciences informatiques assez progressivement, en suivant mes goûts et les opportunités qui se présentaient. J'ai très vite aimé les sciences de l'ingénieur, et en particulier la mécanique, au début de mes études supérieures. Puis j'ai voulu y apporter un sens plus humain, que je ne trouvais pas dans le génie civil ou les transports (débouchés assez classiques dans cette branche). Je me suis donc orientée vers la bioingénierie et la biomécanique pour mon master, ce qui m'a ensuite conduite vers la robotique de réhabilitation. J'y suis restée, ayant eu la chance de trouver une thèse puis un post-doctorat sur cette thématique me permettant de développer un projet de recherche personnel dans ce domaine.