David Saulpic et l'algorithmique
David Saulpic a rejoint en 2023 l'Institut de recherche en informatique fondamentale (IRIF - CNRS/Université Paris Cité) en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
David Saulpic : Mon domaine de recherche s'appelle l'algorithmique : un algorithme est une suite systématique d'opération pour transformer des données d'entrée en une sortie. Par exemple, à partir du réseau de métro à Paris, trouver le plus court chemin pour aller de mon laboratoire, l'IRIF, au siège du CNRS, ou encore transformer des légumes en ratatouille. La question centrale du domaine est de déterminer s'il est possible ou non de répondre avec un algorithme efficace à un problème donné. Plus précisément, j'étudie des problèmes de compression, motivés par le monde des Big Data. La question centrale est : comment réduire une énorme quantité de donnée en quelque chose de plus lisible, en préservant certaines quantités clé ? À cela s'ajoute diverses contraintes, par exemple de respect de la confidentialité. Mon travail consiste à explorer ces questions d'un point de vue théorique et d'y répondre par un théorème plutôt que par un logiciel.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
D.S. : Avant d'arriver au CNRS, j'ai fait une thèse au laboratoire LIP6 (CNRS/Sorbonne Université), puis un post-doctorat à l'Institut de sciences et de technologies d’Autriche (ISTA). J'ai choisi le CNRS pour plusieurs raisons : d'abord, je voulais continuer la recherche scientifique, et rentrer en France. Ensuite, je cherche à inscrire mes travaux dans un temps long et prendre le temps d'évaluer l'intérêt de mes directions de recherche - à la fois scientifique et pour la société. Le CNRS est l'endroit idéal pour cela : nous y sommes encouragés et en particulier à prendre du recul face à la course à la publication.
Qu’est-ce que qui vous a amené à vous intéresser aux sciences informatiques ?
D.S. : J'ai commencé l'algorithmique au lycée, comme un jeu intellectuel proche du puzzle : j'ai eu la chance de découvrir l'association France-IOI, et le parcours d'apprentissage ludique sur son site internet. C'est vite devenu une passion mais je voulais plutôt faire de la sociologie et contribuer à la compréhension de la société plutôt que de résoudre mes puzzles. Mais le peu de recrutement dans ce domaine m'a vite convaincu de retourner aux algorithmes et d'essayer de transformer mes puzzles pour qu'ils ressemblent plus à des problèmes de sociétés. C'est la direction que je souhaite garder en tête !
Pour en savoir plus
David Saulpic récompensé pour ses algorithmes de partitionnement de données, actualité publiée le 15/01/2024 à l'occasion de son prix de thèse Gilles Kahn.