Alex Ayet, la physique de l’océan et de l’atmosphère

Quel est votre domaine de recherche ?

Alex Ayet : Je suis physicien de formation, spécialisé dans la physique de l’océan et de l’atmosphère. Je travaille sur les interactions air-mer, et cherche à comprendre les processus physiques couplant vent, vagues et courants. Ces processus sont toujours mal compris, car ils sont intrinsèquement multi-échelle : ce qui se passe à l’échelle d’une vague pourrait affecter ce qu’il se passe à plus grande échelle (par exemple à l’échelle d’un nuage), voire à l’échelle du climat car les vagues influencent les échanges de C02, température, et autres quantités entre l’océan et l’atmosphère. Pour comprendre ces processus, j’utilise des modèles théoriques mais aussi des données, satellite ou issues de simulations numériques.

Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?

A. A. : J’ai débuté ma formation par une licence en physique fondamentale, puis un master en météorologie et océanographie. J’ai ensuite effectué une thèse à l’Institut français de recherche pour l'exploitation de la mer (IFREMER, Brest), puis une année de post-doctorat au Centre Européen de recherche et de formation avancée en calcul scientifique (CERFACS, Toulouse) financée par une bourse CNES. Intégrer le CNRS a été mon rêve depuis ma licence, car je souhaite depuis longtemps devenir chercheur, et pouvoir m’en donner les moyens dans un environnement multidisciplinaire.

Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?

A. A. : J’ai toujours eu un attrait fort pour les mathématiques et les statistiques, nourri par exemple par des questionnements surgis de la physique statistique. J’ai par la suite découvert l’apprentissage statistique au travers de cours complémentaires que j’ai pu suivre pendant mon master, ce qui m’a fortement passionné (notamment des cours sur les modèles graphiques probabilistes et sur l’interaction entre apprentissage statistique et géométrie différentielle). Au cours de mon parcours de recherche, j’ai eu l’occasion, en parallèle de mes recherches en physique, d’approfondir ces questions et de me rendre compte de l’intérêt qu’il y a à développer des méthodes statistiques interprétables pour découvrir de nouvelles lois physiques. Maintenant, je souhaite mettre en place de telles méthodes pour exploiter les données satellite et numériques, afin d’améliorer notre compréhension de l’interface air-mer et de son rôle dans la météo et le climat.