Céline Comte : évaluer et optimiser la performance de systèmes de grande dimension
Céline Comte a rejoint le Laboratoire d’Analyse et d’Architecture des Systèmes (LAAS-CNRS) en 2022 en tant que chargée de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Céline Comte : Mes travaux visent à évaluer et à optimiser la performance de systèmes de grande dimension à l'aide de méthodes probabilistes. Beaucoup de ces systèmes ont une structure hétérogène qui peut être décrite par un graphe : Internet, centres de données, programmes de dons d'organes, réseaux de transports, etc. Pour ces systèmes, je développe des politiques de contrôle visant à optimiser un critère de performance moyen, comme le délai ou le taux de disponibilité, tout en respectant les contraintes opérationnelles propres à chaque système. L'abstraction fournie par la modélisation stochastique et la théorie des graphes m'aide à mieux comprendre l'impact des décisions à différentes échelles de temps. Depuis mon arrivée au CNRS, je m'intéresse plus particulièrement au développement d'algorithmes d'apprentissage par renforcement adaptés à ces systèmes et à leur modélisation par des processus de décision markoviens.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
C.C. : Entre 2016 et 2019, j'ai fait une thèse CIFRE à Télécom Paris et à Nokia Bell Labs France, sous la direction de Thomas Bonald, professeur à Télécom Paris, et de Fabien Mathieu, chercheur à Nokia Bell Labs France. Durant cette période, j'ai passé beaucoup de temps au Laboratory of Information, Networking, and Communication Sciences (LINCS - IMT/Inria/Nokia/SystemX) à Paris. Entre 2019 et 2022, j'ai été post-doctorante puis maîtresse de conférences à l'Université Technologique d'Eindhoven aux Pays-Bas, où j'ai également beaucoup enseigné.
J'ai choisi le CNRS pour sa pluridisciplinarité et pour l'indépendance dont bénéficient ses chercheurs, deux éléments qui favorisent la prise d'initiatives. J'étais également très enthousiaste au sujet de mon affectation à Toulouse, où je contribue au développement d'un groupe en modélisation stochastique.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?
C.C. : J'ai développé très tôt une préférence pour les « sciences dures », mais mon intérêt particulier pour l'informatique et les mathématiques s'est manifesté assez tard. En mathématiques, j'aime beaucoup obtenir de nouveaux résultats en complétant mon intuition par des raisonnements formalisés et des résultats numériques, le tout à l'aide d'un papier, d'un crayon, et (souvent) d'un ordinateur. En informatique, j'apprécie la rapidité d'adoption des nouvelles idées et technologies, qui me semble beaucoup plus courte que dans d'autres domaines scientifiques et favorise l'innovation. En plus de ces affinités, ma motivation a été nourrie par certaines personnalités inspirantes telles que Ramla Abdellatif, Nalini Anantharaman et Sylvie Ruette, qui enseignaient toutes les trois à l'Université Paris-Sud (aujourd'hui Université Paris-Saclay) pendant ma licence.