Gérald Dherbomez reçoit la médaille de cristal du CNRS pour son travail sur les grandes plateformes de robotique
Les plateformes technologiques offrent un espace et une structure pour la recherche en robotique. Gérald Dherbomez, ingénieur de recherche CNRS au Centre de Recherche en Informatique, Signal et Automatique de Lille (CRIStAL - CNRS/Université de Lille/ Centrale Lille) est responsable technique de la plateforme PRETIL, dédiée à la robotique appliquée au transport et à la santé, et a multiplié les initiatives pour développer des réseaux, projets et plateformes de recherche. Des efforts et des succès qui lui valent de recevoir la médaille de cristal du CNRS.
La recherche sur des voitures autonomes ou des robots industriels ne saurait se faire dans une simple pièce. Plus largement, la robotique repose sur des plateformes technologiques où des machines complexes et coûteuses sont installées, et parfois partagées entre plusieurs laboratoires. Gérald Dherbomez, ingénieur de recherche CNRS au laboratoire CRIStAL, s’est spécialisé dans la supervision technique et humaine de ces structures indispensables, notamment en tant que responsable technique de la Plateforme de recherche robotique et transports intelligents de Lille (PRETIL).
L’histoire de Gérald Dherbomez au CNRS commence en 2003, en tant que contractuel puis titulaire, au laboratoire Heuristique et diagnostic des systèmes complexes (Heudiasyc, CNRS/Université de Technologie de Compiègne) où il a été responsable technique de la plateforme Véhicules intelligents/autonomes et chef du service Plateformes technologiques. Il y est resté treize ans avant d’effectuer une mutation à Lille, comme chef de projet en développement d’applications.
« Il n’y avait alors pas de plateforme de robotique structurée à CRIStAL, et ma première mission a donc consisté à la créer, précise Gérald Dherbomez. Elle s’articule maintenant autour de deux grands axes. Le premier, dans la lignée de ce que je faisais déjà à Heudiasyc, concerne la robotique appliquée à la mobilité et aux transports intelligents, en particulier sur les véhicules autonomes et la logistique portuaire. Le second touche à la santé, avec par exemple un projet de guidage d’aiguilles sous IRM pour des injections de grains radioactifs contre des tumeurs de la prostate. »
Gérald Dherbomez s’assure du bon fonctionnement des plateformes, tant au niveau des équipements et des robots que du management des personnels techniques, pour assurer un service de qualité aux utilisateurs. Ces derniers sont des chercheurs du laboratoire, mais aussi des partenaires extérieurs qui utilisent les plateformes dans le cadre de contrats ou de projets. Gérald Dherbomez s’occupe si bien de ces tâches qu’il a été nommé en 2019 chargé de mission Plateformes pour l’Institut des sciences de l’information et de leurs interactions du CNRS (INS2I).
« L’institut comporte une quarantaine d’unités et une centaine de plateformes, détaille Gérald Dherbomez. J’ai commencé par les recenser pour avoir une vision plus claire des possibilités et des besoins. J’effectue maintenant une activité de conseil et d’accompagnement à l’organisation de gros projets de recherche, comme les Equipex qui sont dotés de plusieurs dizaines de millions d’euros sur huit ans. » Gérald Dherbomez a ainsi aidé plusieurs projets issus de l’INS2I à décrocher le label Equipex+, dont TIRREX1 , consacré à la robotique, et Continuum, axé sur la réalité virtuelle et augmentée.
Gérald Dherbomez a également participé à la fondation du Réseau métier des roboticiens et mécatroniciens (2RM), notamment pour prolonger les liens au-delà des projets de recherche ponctuels et limités dans le temps, ainsi que pour inclure des chercheurs et des ingénieurs qui travaillent sur ces thématiques sans forcément appartenir à de tels programmes. 2RM, initialement rattaché à l’INS2I et au GDR Robotique, est depuis 2021 un réseau métier de la Mission pour les initiatives transverses et interdisciplinaires du CNRS (MITI).
Ces nombreuses responsabilités valent aujourd’hui à Gérald Dherbomez d’obtenir la médaille de cristal du CNRS, consacrée au personnel en soutien à la recherche. Une récompense précieuse pour celui qui ne pensait à l’origine pas franchir les portes des laboratoires publics.
« Pendant mes études, j’ai fait quasiment tous mes stages dans l’industrie automobile, se souvient Gérald Dherbomez. Les profils d’ingénieurs informaticiens n’étaient cependant pas aussi recherchés qu’aujourd’hui dans le secteur. J’ai fini par répondre à une annonce pour un poste de contractuel à Heudiasyc, sur le thème des véhicules intelligents. Je ne savais même pas que le CNRS recrutait des ingénieurs ! Je me suis rapidement pris au jeu et j’ai compris que c’était exactement ce que je voulais, alors j’ai postulé à un concours pour devenir permanent. Et aujourd’hui, avec la médaille de cristal, le CNRS reconnaît ces vingt années de travail. J’en suis ravi ! »
- 1Technological infrastructure for robotics research of excellence.