Ignacio Avellino, télé-expertise chirurgicale
Ignacio Avellino a rejoint l'Institut des systèmes intelligents et de robotique (ISIR - CNRS/Sorbonne Université) en 2020 en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Ignacio Avellino : Je travaille sur la télé-expertise chirurgicale (Surgical Telementoring), qui a pour objet de permettre à un·e chirurgien·ne distant de guider et encadrer un·e autre chirurgien·ne en train d’opérer. Dans ce domaine, je m’intéresse plus spécifiquement aux Interactions Humain–Machine qui permettraient aux deux chirurgien·ne·s de communiquer et de collaborer efficacement entre eux, d’une façon encore plus approfondie que ce qu’ils auraient pu faire s’ils avaient été co-localisés ensemble au bloc opératoire. C’est important de concevoir des outils qui permettent à certains chirurgien·ne·s experts d’en encadrer d’autres à distance sans perdre en qualité, car partout dans le monde nous avons de moins en moins de chirurgien·ne·s formés par habitant, spécialement dans ces zones dites de « désert médical ».
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
I.A. : J’ai d’abord fait des études d’ingénieur à Montevideo, en Uruguay, la ville où je suis né. Puis j’ai commencé à travailler dans la gestion de projets de développement logiciel, mais je me suis très vite rendu compte que je voulais poursuivre mes études. J’ai intégré un master double du programme Erasmus Mundus, partagé entre Aix-la-Chapelle en Allemagne et à Trento en Italie. Ce master a été mon premier contact avec l’IHM (Interaction Humain–Machine), et je suis tombé amoureux du domaine. J’ai décidé de poursuivre dans cette voie en réalisant un doctorat à l’Université Paris-Saclay, sous la direction de Michel Beaudouin-Lafon, sur le sujet de collaboration à distance grâce aux murs-écrans. J’ai ensuite fait un premier post-doctorat de deux ans à l’ISIR, où j’ai réorienté mon sujet de recherche sur l’interaction avec les robots chirurgicaux. J’ai aimé ce sujet et le laboratoire dès mon arrivée. Cela m’a rapidement fait comprendre que je voulais continuer à travailler sur le long terme sur la relation entre IHM et la chirurgie, avec une composante de travail à distance. J’en suis donc arrivé à la télé-expertise chirurgicale, ce pour quoi j’ai postulé comme chargé de recherche au CNRS. Entre-temps, durant le processus de candidature, j’ai continué à travailler sur ce sujet pendant un second post-doctorat à Baltimore aux États-Unis, avant de revenir à l’ISIR. Pourquoi le CNRS ? Parce que l’idée de faire partie d’une institution à l’excellence scientifique reconnue me plaisait beaucoup, ainsi que la possibilité de développer ma recherche et mon potentiel dans le meilleur cadre possible en France.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?
I.A. : J’ai choisi les sciences du numérique parce que quand j’étais jeune étudiant, le numérique représentait déjà un outil de développement dans plusieurs domaines de la société. Je voulais prendre une part active à cette révolution déjà en marche, et au potentiel important. Par rapport à la recherche, ce qui me plait c’est la liberté de pouvoir explorer des questions qui me tiennent à cœur, tout en travaillant dans le but d’avoir un impact réel et concret pour améliorer la société.