Joseph Lallemand, la vérification formelle de protocoles cryptographiques
Joseph Lallemand a rejoint l'Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA - CNRS/ENS Rennes/Inria/INSA Rennes/IMT Atlantique/Université de Bretagne-Sud/Université de Rennes 1) en 2020 en tant que chargé de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Joseph Lallemand : Mes recherches portent sur la vérification formelle de protocoles cryptographiques – il s'agit des programmes utilisant la cryptographie, sur lesquels repose la sécurité des communications de toute sorte (web, téléphonie mobile, paiement, etc). C'est un domaine qui allie les méthodes formelles et la sécurité, dans le but d'analyser les protocoles, de manière à prouver formellement l'absence de failles de sécurité. On développe ainsi des modèles formels des protocoles et de leur sécurité, et des techniques de vérification automatique pour en faciliter l'étude.
Je m'intéresse notamment à une classe de protocoles particulière : ceux utilisés pour le vote électronique – une application pour laquelle la sécurité des systèmes est très importante, et dont la formalisation présente encore certains défis.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
J. L. : Avant d'entrer au CNRS, j'ai tout d'abord étudié à l'ENS de Cachan, puis j'ai fait ma thèse au Laboratoire lorrain de recherche en informatique et ses applications (Loria - CNRS/Université de Lorraine/Inria), à Nancy, sous la direction de Véronique Cortier. Je suis ensuite parti en post-doc pendant un an à l'ETH Zürich, en Suisse. Je savais depuis longtemps que je souhaitais devenir chercheur, et les laboratoires du CNRS offrent un cadre idéal pour y mener des activités de recherches. J'ai donc naturellement voulu rejoindre le CNRS, et je suis très heureux que cela ait été possible.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?
J. L. : Je suis depuis toujours attiré par les mathématiques et le raisonnement formel. J'ai pu découvrir l'informatique d'un côté par les bases de la programmation, puis par ses aspects plus théoriques en classe préparatoire, et c'est pendant mes études à l'ENS Cachan que je me suis réellement passionné pour cette discipline. Un aspect que que j'apprécie est le fait que c'est une science relativement jeune, et qui évolue rapidement.