Léa Pillette et les neurotechnologies
Léa Pillette a rejoint l'Institut de recherche en informatique et systèmes aléatoires (IRISA - CNRS/Université de Rennes) en 2022 en tant que chargée de recherche CNRS.
Quel est votre domaine de recherche ?
Léa Pillette : Je travaille dans le domaine des neurotechnologies. Ces dernières comprennent les interfaces cerveau-ordinateur, qui permettent de contrôler des applications numériques en se servant uniquement de son activité cérébrale. Par exemple, une personne peut contrôler l’ouverture et la fermeture d’une main robotisée en imaginant des mouvements de sa propre main. Les neurotechnologies comprennent également le neurofeedback qui permet de fournir un retour sur son activité cérébrale à une personne afin qu’elle apprenne à la contrôler, souvent dans un objectif thérapeutique. Par exemple, le neurofeedback est utilisé en recherche pour contribuer à la rééducation de personnes ayant des séquelles motrices suite à un accident vasculaire cérébral.
Afin de pouvoir utiliser les neurotechnologies, les utilisateurs doivent apprendre à produire une activité cérébrale qui soit reconnaissable par ces dernières. Dans le cadre de mon travail, je cherche à améliorer ces entrainements afin de les rendre plus efficaces, acceptables et adaptés aux utilisateurs.
Qu’avez-vous fait avant d’entrer au CNRS ? Pourquoi avoir choisi le CNRS ?
L.P. : Avant d’entrer au CNRS, j’ai obtenu fin 2019 une thèse en informatique à l’Université de Bordeaux puis réalisé deux post-doctorats. J’ai réalisé le premier de ces post-doctorats à l’École Centrale de Nantes où je travaillais sur un outil de navigation pour permettre aux personnes ayant la maladie d’Alzheimer de continuer à se déplacer de façon autonome. Mon second post-doctorat portait sur l’utilisation du neurofeedback pour aider à la rééducation motrice des personnes ayant la maladie de Parkinson et a été réalisé à l’INCIA de Bordeaux.
L’esprit d’ouverture, la curiosité et l’enthousiasme que j’ai pu observer et que l’on a su me communiquer lors de mes précédents contrats de recherche m’ont convaincue de continuer dans la recherche et de postuler au CNRS.
Qu’est-ce qui vous a amené à faire de l’informatique et/ou des sciences du numérique ?
L.P. : Ma curiosité pour l’informatique est venue progressivement au cours de mon parcours académique. Une présentation de ses travaux de recherches par Patrick Reuter, maître de conférence à l'Université de Bordeaux, membre du Laboratoire Bordelais de Recherche en Informatique (LaBRI - CNRS/Bordeaux INP/Université de Bordeaux), en début d’un cours qu’il donnait en licence de mathématiques et informatique appliquées aux sciences humaines et sociales, m’a particulièrement convaincue de m’intéresser à la recherche en informatique. Ses travaux portaient à l’époque sur le traitement d’images sous-marines acquises lors de plongées en mer Rouge sur le site de l’ancienne bibliothèque d’Alexandrie.