Spécialiste de l’IRM, Sophie Gaillard récompensée par la médaille de cristal du CNRS
L’imagerie par résonance magnétique (IRM) est prisée dans de nombreux champs de la recherche biomédicale, mais elle nécessite une expertise spécifique pour l’exploration, l’analyse et le suivi in vivo chez les animaux et les humains. Ingénieure en techniques expérimentales et responsable du management de la qualité de la plateforme d’imagerie multimodale expérimentale du Centre de Recherche en Acquisition et Traitement d'Images pour la Santé (CREATIS - CNRS/Inserm/INSA Lyon/Université Claude Bernard Lyon 1), Sophie Gaillard assure la maintenance et la disponibilité des équipements, et accompagne les chercheurs. Pour son implication, Sophie Gaillard a reçu la médaille de cristal du CNRS, décernée au personnel en appui à la recherche.
Face à des appareils scientifiques toujours plus complexes, les chercheurs ont besoin de renforts. Sophie Gaillard est ingénieure d’études hors classe CNRS au laboratoire CREATIS, où elle s’occupe d’équipements précliniques IRM à hauts et très hauts champs magnétiques. Sophie Gaillard assure ainsi la maintenance et la métrologie de ces instruments de mesure sur la plateforme d’imagerie expérimentale PILoT, rattachée au laboratoire.
Les études biomédicales qui y sont menées concernent principalement le suivi de modèles animaux grâce à l’imagerie par résonance magnétique (IRM), des échographes ou encore des spectromètres optiques multicanaux. Sophie Gaillard accompagne les différents utilisateurs de la plateforme, pouvant être aussi bien académiques qu’industriels, allant du conseil dans la conception des protocoles jusqu’à prendre entièrement en charge l’acquisition des images. Elle est ainsi co-autrice d’une quinzaine de publications scientifiques.
« J’ai d’abord été recrutée au CNRS en 2003 comme assistante ingénieure, précise Sophie Gaillard, qui est devenue ingénieure d’études en 2017. J’étais responsable d’une installation où nous avons par exemple cartographié les poumons d’enfants atteints de mucoviscidose avec de l’hélium 3 hyperpolarisé. Je me suis ensuite spécialisée dans l’IRM du proton. » Dans le cadre de travaux menés par Fabienne Rajas, directrice de recherche CNRS au laboratoire Nutrition diabète et cerveau (NUDICE - Inserm/Université Claude Bernard Lyon 1), elle a notamment participé au suivi de souris modèles de maladies orphelines telles que la glycogénose. Elle imageait régulièrement leur foie pour identifier et localiser l’apparition éventuelle de tumeurs en fonction de leur régime alimentaire.
D’autres études l’ont par exemple menée à travailler sur la perte de myéline, la membrane qui protège les axones des neurones, chez des rats modèles de la sclérose en plaques avec Hélène Ratiney, chargée de recherche CNRS à CREATIS. Pour réaliser ces études in vivo, la plateforme dispose notamment de machines IRM de 7 et 11,7 Tesla. Le Tesla est l’unité de mesure du champ magnétique : plus cette valeur est élevée et meilleures sont la sensibilité et les résolutions spatiale et fréquentielle. Il n’existe que quatre appareils 11,7 T en France et Sophie Gaillard a participé à la procédure d’appel d’offres de celui de CREATIS, premier IRM 11,7 T en France équipée de l’électronique digitale Néo, qui offre rapidité, dynamisme et plus de flexibilité dans les mesures.
Grâce à son investissement et sous son responsabilité, la plateforme PILoT a acquis la certification ISO 9001:2015, qui marque l’adhérence à un système de management de la qualité pour mieux répondre aux besoins des utilisateurs. Un label qui aide à attirer les partenaires industriels et académiques. Elle s’acquitte également du rôle d’assistante de prévention au laboratoire, qui lui tient à cœur.
Sophie Gaillard est ravie d’avoir pu trouver un poste dans un laboratoire dans la capitale des Gaules. Son investissement personnel n’a pas cessé de bénéficier aux travaux menés à CREATIS et sur sa plateforme. L’implication de Sophie Gaillard lui vaut aujourd’hui de recevoir la médaille de cristal du CNRS.